LE PADRE PIO – UN CHARLATAN SANCTIFIE

LE PADRE PIO – UN CHARLATAN SANCTIFIE

14 juillet 2016 Non Par Me Gaston Vogel

Dans le Wort du 26 avril 2008, en page 13, les croyants furent exhortés à se rassembler autour du Padre Pio et à lui témoigner un surcroît de dévotion.

On a eu hier soir, sur les petites lucarnes de RTL, l’insigne bonheur de le revoir incarné dans un petit prêtre italien.

Depuis, il hante nos cathédrales.

Les illuminés jubilent.

Alleluja !

Une Eglise qui prend l’eau de toutes parts retrouve ainsi un ancien et fructueux fonds de commerce – celui des gags.

Que faire en effet sans la religion, source inépuisable de conneries.

*

Interrogeons-nous sur Padre Pio.

Il faisait partie de la monaille capucine, canonisé par Jean-Paul II le 2 mai 1999 et sanctifié le 16 juin 2002.

Certains l’appellent le « bärbeißige Seelenführer ». D’autres le désignent comme « Saürenheiliger ».

La Providence l’avait choisi pour porter les stigmates de la crucifixion. C’était son sort.

Il allait en profiter avec une rare indécence.

*

On vient de le sortir de son trou, où il néantise depuis le 23 septembre 1968.

Simple question de toilettage ou un peu plus quand même ? Un peu plus !

*

Pour le moment il gît dans un sarcophage de grand luxe, ouvert des quatre côtés au passant – un toit de marbre couronnant le tout.

De pieuses mains lui ont cousu un tout nouveau froc.

Pour la sortie on lui a chaussé les pieds de sandales de bonne qualité. Pas ces sandales d’antan qui lui donnaient tant de démangeaisons (une erreur peut-être car en christianisme, il faut savoir souffrir).

Enfin un masque coulé dans de la cire, pour l’empêcher de s’esclaffer de rire quand il voit circuler autour de sa nouvelle demeure les brebis célestes.

*

Mais voilà ! Les mains du Padre ne saignent plus. Elles restent sèches.

Ce phénomène nouveau et déroutant a mis la puce à l’oreille de quelques enquêteurs qui depuis des années ne cessent d’explorer les chemins tortueux des miracles commandés pro domo par le Vatican.

Ils ont fini par trouver du côté des laboratoires de chimie.

Il n’est pas étonnant que, une fois connues les fanfaronnades, une tempête violente allait se lever sur l’Italie du Sud.

Le Padre Pio était, selon les ultimes connaissances, un escroc accompli.

La Zeit du 26 octobre 2007, sous la signature de Dirk Schürmer, a révélé le pot aux roses.

On a déniché le pharmacien auprès duquel le Padre s’approvisionnait en quantités énormes de Veratrin – substance chimique qui, si elle est appliquée avec application, provoque les stigmates qui n’ont cessé de remplir le portefeuille de Notre Mère, la Sainte Eglise et bien sûr le sien propre.

Ainsi se trouve à nouveau confirmée la grande loi du commerce : donner peu et recevoir beaucoup (définition de Marc Bloch).

Demandez au pharmacien Valentini Vista.

Aujourd’hui encore il n’en revient pas en pensant aux bas de laine en Veratrin que ce touchant charlatan ne cessait de se constituer à l’abri des regards indiscrets.

Einstein s’interrogeant sur l’infini disait, l’avoir trouvé dans l’imbécillité.

Viir wée saudomm haalt dir d’Leit.

Gaston VOGEL

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