TROIS JOURS APRÈS

TROIS JOURS APRÈS

17 octobre 2018 Non Par Me Gaston Vogel

Trois jours après le verdict populaire, divers faciès, qui hier encore avaient le sourire au coin des lèvres, sont envahis par la moisissure.

Plongés dans l’atmosphère gluante et lugubre des après-fêtes finissant en catastrophe, ils attendent avec impatience qu’une main charitable vienne, à la nuit tombante les libérer de leurs chaînes.

En attendant, ils restent crucifiés sur les énormes affiches qu’on avait plantées le long des rues – désormais ça sue la poisse et cela sent la bière éteinte et les cendres délétères des mégots écrasés.

J’ai interrogé l’un d’eux sur le pourquoi de son maintien en place pourtant douloureux.

Il m’a confié qu’il évite les rues où il continue contre son gré à agacer les passants qui en ont plein les yeux ; lui-même ayant les bras trop lourds pour s’en occuper en personne.

Ainsi, durant le temps d’un battement d’aile de papillon, tout s’est effondré.

Les uns se retrouvent « zesummen » dans un affreux panier à crabes et d’autres errent comme des chiens sans collier – ils sont sans boussole, car ils ont perdu jusqu’au souvenir de ce fameux plan qu’ils prétendaient détenir sans pour autant l’avoir jamais conçu.

R.  I.  P.

Gaston VOGEL

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