LA C.P.I.ET NETANYAHU
La C.P.I. est saisie de la requête de son Procureur aux fins de lancer tant contre les chefs du HAMAS que contre Netanyahu, un mandat d’arrêt et d’extradition pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Les hypocrites crient au scandale, comment ose-t-on mettre sur un pied d’égalité des terroristes et le représentant d’un Etat démocratique – c’est du jamais vu.
Quel est ce raisonnement d’imbécile ?
S’il s’agissait de Poutine ou d’un représentant d’un Etat du Tiers-monde, les hypocrites ne se perdraient pas dans de telles dadaïques nuances.
Au demeurant d’aucuns représentants d’Etat prétendument démocratique pourront se dire privilégiés de n’avoir pas eu à connaître la C.P.I., bien qu’auteur d’immondes crimes de guerre.
Faut-il rappeler que les U.S.A. (ils savaient mieux que quiconque pourquoi ils refusaient de signer la Convention de Rome) ont commis des crimes horribles durant la sale guerre du Viêtnam – les mêmes l’ont échappé belle après avoir mené contre l’Iraq une guerre sans merci sur base de purs mensonges.
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Si on comprend qu’Israël ne pouvait encaisser sans répliquer l’attaque barbare du 07.10 (d’après d’aucuns, Netanyahu était paraît-il au courant de ce qui se tramait et attendait tranquillement que le mal eût lieu pour avoir enfin l’occasion d’assouvir son immense appétit de vengeance), on ne comprend pas pour autant que depuis 6 mois, la loi du talion sévisse du matin au soir, sans la moindre discontinuité, assassinant plus de trente mille enfants, femmes, sans parler des nouvelles horreurs qui sont en discussion et ne tarderont pas d’aggraver la situation pénale de Netanyahu.
Israël invoque la légitime défense.
L’exonération pénale en résultant n’est donnée que s’il y a proportion dans la défense.
Or en l’espèce, il faut être carrément idiot ou d’une entière mauvaise foi pour ne pas admettre qu’il y a une telle disproportion entre l’attaque et la réplique, qu’il est insensé d’invoquer la légitime défense.
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Qui va appliquer la sanction de la C.P.I. ?
Beaucoup d’Etats démocratiques et autres ont signé la Convention de Rome dont les 27 Etats de l’Union-Européenne.
Par application du principe élémentaire que les accords dûment signés engagent les Etats, Netanyahu devrait être arrêté à n’importe quel aéroport des 27 pays de l’Union-Européenne – tous ayant ratifié la convention sans réserve aucune.
Parions que le droit cèdera de nouveau à la raison d’Etat.
Déjà la façade européenne connaît les premières craquelures.
Rares sont les Etats qui auront la témérité d’agir en conséquence des arrêts de la C.P.I.
Sans sourciller, ils vont violer l’une de leurs valeurs, ces valeurs dont ils ne cessent de se pavaner : « Pacta sunt servanda ».
Un principe d’une élémentaire évidence.
Peu leur chaut.
Ils passeront allégrement outre.
Let us wait and see.
Le 22.05.2024
Gaston VOGEL