Lettre au Premier Ministre concernant la nomination de Madame Woltz en tant que directrice du SREL

Lettre au Premier Ministre concernant la nomination de Madame Woltz en tant que directrice du SREL

24 novembre 2015 Non Par Me Gaston Vogel

Lettre du 02 novembre 2015

Monsieur le Premier Ministre,

La défense des sieurs Scheer et Wilmes a appris avec autant de stupeur que de satisfaction que Vous avez jugé opportun et utile de nommer au poste le plus névralgique de l’Etat, savoir le SREL, de triste renommée Madame Woltz, l’ancienne juge d’instruction du dossier Bommeleeër, dossier qui a fait apparaître le service secret qu’elle dirige désormais, sous toutes ses couleurs.

Voilà enfin venu le moment attendu depuis bientôt trente ans, où la lumière pourrait  jaillir dans une affaire, dont les clefs essentielles gisent à ce jour bien dissimulées dans l’un des tréfonds des caves secrètes de l’Etat.

Il est facile d’imaginer le plaisir que l’ancienne juge d’instruction trouvera à fouiller dorénavant à sa guise dans des documents qui lui échappaient à l’époque, où faute d’en disposer, il ne lui restait qu’à naviguer à vue, appuyée dans cette tâche risquée, par un Procureur Général atteint de myopie et d’astigmatisme.

Rappelons à toutes fins utiles que le SREL dont elle prendra sous peu les rênes, est le point de mire d’un dossier qu’on dit unique dans l’histoire de la justice de ce pays. Le SREL y apparaît constamment dans un rôle d’une telle équivocité, que le juge du fond restait sur sa faim après 176 laborieuses audiences.

L’attentat contre le Palais de Justice a montré à lui seul, le SREL sous un aspect particulièrement hideux et scandaleux. C’était l’occasion ou jamais d’éclaircir une affaire ténébreuse. Elle fut ratée.

Son action était malheureusement si farfelue, si incohérente, si nulle pour la manifestation de la vérité, il en fut surtout ainsi de la subséquente observation du principal suspect, d’ailleurs constamment ménagé par l’accusation et jamais inculpé, qu’il tombait sous le sens du regard le plus ingénu, qu’il y avait quelque part une résistance pour aller plus loin.

Vous avez eu, Monsieur le Premier Ministre, la main heureuse en mutant l’ancienne juge d’instruction, actuelle Procureur d’Etat adjointe au poste le plus délicat de l’Etat. Elle sera désormais l’Arbitre de tout ce qui reste à dévoiler et c’est beaucoup, beaucoup, à condition que tout reste bien sagement en place, ce dont nous ne doutons guère.

C’est à de pareils gestes qu’on peut mesurer à sa juste valeur, la clairvoyance et le courage de l’homme politique qui, à l’instar de Vous, entend enfin faire éclater la Vérité dans une affaire qui ne veut pas finir de finir et qui, pour aboutir enfin, met à la tâche, celle qui à l’époque où elle œuvrait comme juge d’instruction avait du mal à se faire une idée correcte des choses, si bien qu’il ne lui restait qu’à épouser les thèses de l’ancien Procureur Général d’Etat qui étaient, comme on a pu le voir tout au long de 176 audiences, d’une simplification réductrice.

La défense se félicite de votre témérité. C’est la première fois depuis trente ans que l’Etat a posé dans ce dossier qui le concerne au premier titre, un acte cohérent qui s’annonce gros de nouvelles et rassurantes révélations. Bientôt on devrait connaître le rôle joué par le Stay behind et la branche militaire qui opérait dans son ombre.

C’était bien cela, n’est-ce pas, le vrai objectif à la base de votre singulière nomination ? Ou, en auriez-vous eu un autre motif moins avouable ?

Sachez que la défense restera très vigilante et veillera constamment au grain.

Recevez notre profond respect.

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