LCI et les gilets jaunes

LCI et les gilets jaunes

27 mars 2019 Non Par Me Gaston Vogel

Quand sur LCI, Pujadas, le petit Jupiter qui sait tout, que chaque Luxembourgeois porte au colon depuis qu’il a humilié Jean-Claude Juncker, se met à l’œuvre, on saisit le potentiel de nocivité de certains médias qui prennent un plaisir particulier à fouiller dans la poubelle des scoops, pour en faire remonter les nouvelles dramatiques, explosives (c’est le mot qu’ils aiment) qui allument des feux, qui chauffent l’atmosphère, bref, qui heurtent et donnent des hauts le cœur.

Travail de récupération des déchets – on apprend très peu du monde – pas étonnant, le monde c’est la France.

On voit alors cet ignoble sourire au coin des lèvres de cette scribouille, qui propage ces choses merdiques – on peut mesurer toute la satisfaction que cela lui procure quand la bouche se fait carnassière et bave de plaisir.

Ainsi, les gilets jaunes, représentant 0,006% de la population française, qui s’époumonent en criant RIC et démission, passent pour le peuple en révolte.

On fait de leurs faits et gestes, des scoops en permanence – des scoops toujours sympathiques, même si ils se rapportent à des faits de destruction.

Il n’est pas étonnant que les actes dévastateurs commis contre le Fouquet’s, Boss et tant d’autres ne rencontrent que des commentaires mitigés, alors que les prétendues violences policières sont mises en exergue avec force et détails.

On s’apitoie depuis hier, sur le sort d’une manifestante âgée qui avait pourtant le tort de se retrouver en zone interdite.

Dommage, c’eût été tellement plus explosif si elle avait été en zone neutre.

Macron peut faire et dire ce qu’il veut, s’il est trop accommodant, il est nul – s’il est trop sévère, il l’est aussi.

Chacune des phrases qu’il prononce est décortiquée – on cherche avec délectation la petite bestiole qu’on fait alors courir sur les petites lucarnes du matin au soir.

Le Président doit encaisser humiliation sur humiliation, et cela en boucle.

Après on fait la pause, toutes les 15 minutes les pubs tombent sur le spectateur et polluent son regard et son humeur.

Ces horreurs se succèdent avec une régularité déconcertante.

Toujours d’une telle affreuse idiotie, qu’on se demande pourquoi ces moralisateurs médiatiques, si sensibles par ailleurs aux excès et sévices des forces de l’ordre et si compréhensibles pour ces jaunes au sac à dos qui déambulent, perdus dans les avenues de la capitale, tolèrent que leurs spectateurs soient à tel point avachis.

Une trentaine de minutes de LCI, avec son bagage de critiques et de scoops assorti d’une pub infernale, suffisent pour ne plus pousser le bouton.

Insupportable.

Cette rengaine quotidienne, Macron, Benalla, Castaner, Macron, Benalla, etc., etc., jusqu’à en vomir.

Est-ce cela la liberté d’expression ? 

Le 27 mars 2019.

Gaston VOGEL

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