LA « ACHSENZEIT »
Entre 600 et 480 avant notre ère, l’humanité connaît un prodigieux développement intellectuel. Le philosophe allemand Karl Jaspers désigne cette ère sous le nom de « Achsenzeit ».
Dans le bassin de l’Oxus et de l’Iaxarte enseigne dans les premières années du VIème siècle Zarathustra.
C’est entre 567 et 487 qu’on situe la vie de Siddhârtha Gautama, le futur Bouddha, né aux confins des territoires conquis par les Ârya dans le teraï népalais.
Le Deutéro-Isaïe en Israël que Toynbee qualifie de premier juif indubitablement monothéiste.
Confucius voit le jour vers 551 dans l’Etat de Lu.
Pythagore naquit à Samos à l’époque de Bouddha.
Toynbee reconnaît aux cinq penseurs plusieurs traits communs :
- L’établissement par un individu d’un contact personnel et direct avec la métaphysique. Jusque-là les relations de l’homme avec la réalité ultime n’étaient pas individuelles, mais collectives.
- Chacun des cinq prophètes rompit les liens de subordination culturelle qui l’attachaient à la communauté dans laquelle il était né et avait été élevé.
- Une volonté commune de condamner, répudier et transformer la situation dans laquelle ils ont trouvé les choses. Des cinq, le Bouddha était le plus radical.
- Chacun des cinq a essayé de conduire ses contemporains dans la vie nouvelle qu’il avait découverte.
- Quatre des cinq recrutèrent ou au moins admirent des disciples, ce qui suscita la création d’associations nouvelles. Tous prenaient part à la politique et à la vie sociale sauf Bouddha, qui se tenait à l’écart.
- Deux des cinq étaient particulièrement proches l’un de l’autre, Bouddha et Pythagore. Ils avaient la même foi et le même objectif.
Gaston Vogel – Le Bouddhisme, ni Dieu, ni âme