Lettre au Procureur d’Etat OSWALD du 23.11.2021

23 novembre 2021 Non Par Me Gaston Vogel

Monsieur le Procureur d’État OSWALD,

Je Vous écris comme citoyen qui a le droit de s’interroger sur la politique du Parquet (qui somme toute n’est qu’un service public) en matière d’application des lois pénales qui touchent à des domaines où l’ordre public est concerné d’une manière particulièrement sensible.

Vous savez de quoi il en retourne.

Vous avez entendu à l’audience du 05 novembre, dans le cadre de la loi de 2014 sur la traite des êtres humains, Madame le Bourgmestre, deux représentants de haut rang de la police Grand-Ducale et le député MOSAR.

Tous ont dénoncé le scandale d’une traite qui se déroule quotidiennement en ville, sous le regard ahuri des citadins qui ne voient rien venir pour assurer la tranquillité et la sécurité de la capitale.

Aucune poursuite ne semble avoir été engagée pour enrayer ce fléau, qui selon les mêmes témoins, connaît une très sérieuse aggravation.

Il m’importe de citer le fax que LINDENLAUB m’a adressé le 24.08.2015 et dans lequel nous lisons la phrase ahurissante suivante :

Qu’en février 2015, nous avons soumis un dossier d’enquête volumineux, avec des informations concordantes avec les vôtres, au procureur d’Etat – nombre et rôles de personnes impliquées, dépendances, activités, schéma de travail.

Notre enquête a duré quelques 6 mois en 2014 (alors que de 2009 à 2014, nous avions déjà verbalisé un nombre impressionnant de personnes et souvent les mêmes). 

Qu’est-ce qui en est résulté ?

Vous n’êtes pas sans savoir que l’Ambassade des USA envoie chaque année des « trafficking profiles » dans le cadre de « l’Office to monitor and combat trafficking in persons ».

Et chaque année on y lit le même sinistre refrain.

Je cite entre autres la publication du 28.06.2018 :

« Traffickers reportedly transport an unknown number of Romani children from neighboring countries for forced begging in Luxembourg. »

C’est gravissime.

La même année 2018, la police avait collé à l’entrée du souterrain de la place du Théâtre l’affiche que je joins en annexe.

En le faisant, elle était en accord avec le plan national d’action adopté en décembre 2016 pour intensifier la lutte contre la traite des êtres humains et en particulier l’objectif n°3 de ce plan.

C’était tout à l’honneur de la police.

Cette affiche fut enlevée peu après avoir été apposée.

À l’audience du 05 novembre, où il en était question, j’ai cru comprendre que Vous en aviez donné l’ordre, suivant ainsi le dictat d’une organisation de Gutmensch qui trouvait cette affiche discriminatoire.

C’est bien vrai ou non ?

Vous connaissant, comme un Procureur particulièrement vigilant, beaucoup d’observateurs n’ont pas compris votre initiative qui ne pouvait qu’encourager les trafiquants et qui était en opposition flagrante avec les objectifs du Plan National d’Action ?

Je Vous ai envoyé récemment une photo où Vous voyez un enfant de 6 à 8 ans qui, au lieu d’aller à l’école, se voit assigner un endroit pour faire la manche.

Depuis 2014, la traite a connu une évolution qui va de pire en pire et ce sera encore pire, si comme par le passé, on continuait à laisser faire.

J’adresse la présente à toutes les instances du pays.

Profond respect.

Gaston VOGEL

Copie de la présente est adressée : 

  • au Procureur Général, qui en vertu de l’article 18.1 de la loi du 16.06.1989, est chargé de veiller à l’application de la loi pénale sur tout l’étendue du territoire National.
  • Au Président de la Chambre des députés 
  • Au Ministre de la Justice
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