POUR LITTLE KERP
„Selig sind die Armen im Geiste, denn ihnen gehört das Himmelreich“
Il y a des gens qui sont à tel point obtus, en mal de culture, qu’il faut à chaque fois reprendre l’histoire à zéro, pour leur faire comprendre les indispensables.
J’ai entendu votre récent beuglement « Haarsträubend ».
Cette fois-ci vous vous en prenez à mes amis juifs.
Tout un chacun cultivé, et mes amis juifs savent mieux que quiconque, que ce qui a fait problème pour ce grand peuple, est ce que Erika Landau ramène avec une rare pertinence à la notion de Andersartigkeit :
„Die Juden waren immer anders als die jeweilige Gesellschaft um sie herum.
Deshalb waren sie ihr unheimlich.
Als Minorität müssten die Juden besser sein, besser lernen, mehr Geld verdienen.
Das hat kolossal viel Neid hervorgerufen“
(Voir Jüdische Portraits – Herlinde Koelbl – Fischer p.151)
Sans la « Andersartigkeit », le peuple juif aurait disparu dans l’assimilation.
Ajoutons ces considérations d’Abraham Cohen « Le Talmud » chez Payot :
« Si donc la nation juive pouvait se maintenir, il lui fallait s’entourer d’une foi ardente qui lui fasse une frontière de feu. Il fallait au juif une religion qui, non seulement le distinguât continuellement des païens, mais qui lui rappelât sans cesse à lui-même qu’il était un membre du peuple juif.
Pour le distinguer de ses voisins une simple croyance n’eût pas suffi ; il fallait toute une manière d’être : spécifique devait être sa façon d’adorer, typique sa maison ; jusque dans les actions ordinaires de l’existence quotidienne certains traits distinctifs devaient constamment rappeler qu’il était juif. Le moindre détail de sa vie avait à subir le contrôle de la Tora, à se soumettre aux stipulations du code mosaïque et à leur mise en œuvre dans l’existence de la collectivité de son peuple lorsque des conditions nouvelles exigeaient une modification ».
Le sentiment d’appartenance nationale allait se nourrir dans la suite constamment à la source des deux Talmuds, le babylonien, le palestinien. La halakha allait doter la communauté dans son ensemble et chacun de ses membres individuels d’un code spécifique d’action répondant au but de maintenir vivante la conscience juive. Elle constituait le brise-lames du peuple. La halakha est le régime sur lequel le juif en tant que juif a vécu dans le passé et vivra toujours.
Elle livre la réponse décisive à quiconque se demande comment une minorité a pu maintenir aussi longtemps ses caractères spécifiques sans jamais se laisser absorber par la majorité ambiante.
As-tu enfin compris mon little Kerp ou non ? – probablement pas encore – continue les lectures qui s’imposent.
Le 13 mars 2020
Gaston VOGEL





